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Vidéos: Ibn Khaldoun, anthropologue

Partie I

Partie II

Ibn Khaldoun, en arabe ابن خلدون (ibn khldoun), de son nom complet Abou Zeid Abd ur-Rahman Bin Mohamad Bin Khaldoun al-Hadrami[1] [2] (né le 27 mai 1332 à Tunis et mort le 17 mars 1406 au Caire[3]), est un historien, philosophe, diplomate et homme politique.

Sa façon d'analyser les changements sociaux et politiques qu'il a observés dans le Maghreb et l'Espagne de son époque a conduit à considérer Ibn Khaldoun comme un « précurseur de la sociologie moderne »[3].

Ibn Khaldoun est aussi un historien de premier plan auquel on doit la Muqaddima (traduite en Prolégomènes et qui est en fait son Introduction à l'histoire universelle et à la sociologie moderne) et Le Livre des exemples ou Livre des considérations sur l'histoire des Arabes, des Persans et des Berbères. Dans ces deux ouvrages résolument modernes dans leur méthode, Ibn Khaldoun insiste dès le début sur l'importance des sources, de leur authenticité et de leur vérification à l'aune de critères purement rationnels. Georges Marçais affirme que « l'œuvre d'Ibn Khaldoun est un des ouvrages les plus substantiels et les plus intéressants qu'ait produit l'esprit humain »[4].

Néanmoins, des intellectuels déplorent que bien que son nom soit aussi célèbre au Sud qu'au Nord de la Méditerranée, son œuvre soit surtout lue dans cette seconde région[5].

Au XIIIe siècle, à la chute de la dynastie almohade qui avait marqué l'apogée de la civilisation médiévale maghrébine en unifiant cette région, une longue période d'anarchie et de misère débute[6]. Au XIVe siècle, les Mérinides contrôlent le Maroc, les Zianides dominent l'Algérie alors que les Hafsides règnent sur l'Ifriqiya. Ces trois dynasties, issues directement ou indirectement des Almohades[7], combattent pour l'hégémonie en Afrique du Nord tout en étant sous la menace constante d'incursions de tribus arabes et de la dissidence des tribus berbères vivant à proximité et à l'intérieur de leurs frontières respectives.

La vie d'Ibn Khaldoun se déroule donc dans une époque fort troublée, marquée par divers bouleversements sociopolitiques, par l'apparition de la peste noire et par d'incessantes luttes dynastiques en Afrique du Nord. En effet, à la mort de chaque souverain s'ouvre une nouvelle crise de succession, les fils du roi s'affrontant pour accaparer le pouvoir[7]. Chaque dynastie s'individualise de plus en plus — malgré des liens tissés par une solidarité d'ordre culturelle — tandis que les Mérinides s'efforcent de réunifier le Maghreb, à la manière des Almohades[7]. Tous ces troubles n'empêchent pas le maintien de grandes villes qui jouent toujours un rôle religieux, culturel et politique considérable dans chaque État[8]. Tlemcen, Constantine et Bougie accueillent une population de 40 000 à 50 000 habitants, Marrakech d'environ 60 000 et Fès et Tunis dépassent les 100 000 habitants, population considérable pour l'époque[8].

Dans la péninsule Ibérique, les derniers royaumes musulmans tentent tant bien que mal de circonscrire l'irrésistible avancée de la Reconquista galicienne et castillane[9], tandis que l'Orient fait face aux invasions turco-mongoles.

Ibn Khaldoun est issu d'une famille noble et raffinée, les Banu Khaldoun, ou Béni Khaldoun (signifiant en français « fils de Khaldoun »[8]), qui ont vécu dans la région de Séville (Andalousie) pendant plusieurs générations[10]. Dans son autobiographie, il retrace son ascendance en remontant jusqu'à l'époque du prophète de l'islam : Mahomet. Il découvre qu'il est issu d'une tribu bédouine, originaire de la région de l'Hadramaout au Yémen[3],[11], qui s'est ensuite déplacée en Espagne au début de la conquête musulmane au VIIIe siècle, alors que les autres tribus s'implantent plutôt aux abords du Sahara[10]. Sa famille de notables compte en Andalousie de nombreux hauts fonctionnaires et exerce même jusqu'au début du XIIIe siècle un rôle politique important[10] : elle compte ainsi parmi les trois familles les plus puissantes de Séville[8].

Cependant, au début de la Reconquista, vers le milieu du XIIIe siècle, les Banu Khaldoun émigrent à Ceuta, au nord du Maroc actuel[3], où ils s'allient par mariages à la famille la plus puissante de la région[8]. En 1228, la famille des Banu Khaldoun s'installe à Tunis, capitale de l'Ifriqiya alors gouvernée par Abû Zakariyâ Yahyâ, sultan hafside qui a été gouverneur almohade de Séville et qui a donc tissé des liens quasi familiaux avec les Banu Khaldoun[12].

Certains membres de sa famille obtiennent des fonctions politiques au sein de la dynastie hafside. Ainsi, son arrière-grand-père est ministre des Finances du sultan Abû Ishâq Ibrâhîm arrivé au pouvoir en août 1279. Mais lorsque le règne de ce dernier prend fin, il est arrêté, torturé et étranglé, et ses biens sont confisqués[10],[12]. Son grand-oncle paternel a lui aussi occupé diverses fonctions politiques aux cours de Bougie et Tunis[10]. Son grand-père a également été conseiller du souverain, celui-ci pouvant même lui confier le gouvernement lors de ses absences[12]. La famille d'Ibn Khaldoun a également un grand prestige spirituel. Ainsi, son père, qui est le fils cadet de sa fratrie, s'écarte de la vie politique pour être juriste et homme de lettres[10]. Il se consacre à des recherches en grammaire et en philologie — ce qui lui donne une compétence réputée dans ces domaines — mais aussi à la méditation mystique[13]. Il rejoint en effet, comme le grand-père d'Ibn Khaldoun, une tariqa dont il devient un membre influent[13].

Ibn Khaldoun a un frère, Yahya Ibn Khaldoun, qui vit sous le règne du souverain zianide de Tlemcen, Abou Hammou Moussa II ; il rédige un ouvrage qui décrit la dynastie de ce dernier[14].

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ibn_Khaldoun

Tag(s) : #Vidéos, #Islam
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